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La non-déductibilité fiscale des sanctions pénales

Réflexions en droit positif et de lege ferenda

Prof. Dr. iur. Robert Danon

Dr. iur. Jérôme Bürgisser


Teil der Ausgabe


Zusammenfassung (de/fr)

A la suite notamment d’affaires bien connues, la question de la déductibilité des sanctions à caractère pénal donna récemment lieu à un débat nourri. Cette controverse provient notamment du fait que le droit positif suisse, contrairement à de nombreuses législations étrangères, n’exclut expressément que la déductibilité des amendes fiscales.

Dans un arrêt de principe, rendu le 26 septembre 2016, le Tribunal fédéral mit fin à cette controverse. Se fondant sur le principe de l’unité entre le droit fiscal et pénal ainsi que sur une interprétation actualisée de l’art. 59 al. 1 lit. a LIFD prenant en compte la punissabilité de l’entreprise (art. 102 CP), notre Haute Cour jugea que les sanctions à caractère pénal ne sont pas déductibles, et ceci, même si le législateur n’y fait pas expressément référence. Les sanctions visant uniquement à réduire le bénéfice constituent en revanche des charges justifiées par l’usage commercial.

S’appuyant notamment sur un aperçu de droit comparé, la présente contribution revient sur cette décision et entend démontrer que l’analyse de notre Haute Cour, certes tout à fait pertinente sous l’angle de la politique fiscale, ne peut toutefois être déduite du droit positif et nécessite en réalité l’intervention du législateur. Selon la conception défendue ici, la non-déductibilité des sanctions pénales en lien avec l’activité de l’entreprise constitue en effet une incitation extra-fiscale négative («negative tax expenditure») nécessitant une base légale expresse. Le projet de loi concernant le traitement fiscal des sanctions financières présenté par le Conseil fédéral est donc le bienvenu. Nous parvenons également à la conclusion que ce projet est conforme aux exigences régissant la constitutionnalité de mesures extra-fiscales.

Cela étant, comme le montre l’expérience de plusieurs Etats disposant de règles analogues, la question de la qualification fiscale des sanctions étrangères, notamment la distinction entre composante pénale et de réduction de bénéfice, n’est pas forcément aisée en pratique et uniforme. Aussi, en Suisse, il appartiendra à l’avenir à la jurisprudence et à la pratique de poser des lignes directrices claires dans l’intérêt de la sécurité du droit.

Insbesondere aufgrund allgemein bekannter Geschehnisse hat die Frage der Abziehbarkeit von Sanktionen mit Strafcharakter neu zu einer heftigen Auseinandersetzung geführt. Diese Kontroverse ergibt sich unter anderem daraus, dass das positive Schweizer Recht, im Gegensatz zu zahlreichen ausländischen Gesetzgebungen, nur die Abziehbarkeit der Steuerbussen explizit ausschliesst.

In einem Leitentscheid vom 26. September 2016, hat das Bundesgericht dieser Kontroverse ein Ende gesetzt. Auf Grund des Prinzips der Einheit des Steuer- und des Strafrechts, sowie auf einer zeitgemässen Auslegung von Art. 59 Abs. 1 lit. a DBG in Anbetracht der Strafbarkeit des Unternehmens (Art. 102 StGB), hat das Bundesgericht entschieden, dass Sanktionen mit Strafcharakter nicht abziehbar sind. Dies gilt auch dann, wenn der Gesetzgeber nicht explizit Bezug dazu nimmt. Sanktionen, die ausschliesslich gewinnabschöpfend sind, stellen hingegen geschäftsmässig begründeten Aufwand dar.

Basierend namentlich auf einer rechtsvergleichenden Studie befasst sich der vorliegende Beitrag mit diesem Entscheid und zeigt auf, dass die Analyse des Bundesgerichts aus steuerpolitischer Sicht durchaus zutrifft, sich jedoch nicht aus dem positiven Recht ergeben kann und vielmehr die Intervention des Gesetzgebers voraussetzt. Gemäss der vorliegend vertretenen Auffassung stellt die Nichtabziehbarkeit der pönalen Sanktionen im Zusammenhang mit der Geschäftstätigkeit des Unternehmens einen aussersteuerlichen negativen Anreiz («negative tax expenditure») dar, welcher einer expliziten gesetzlichen Grundlage bedarf. Der vom Bundesrat präsentierte Gesetzesentwurf betreffend die steuerliche Behandlung finanzieller Sanktionen ist damit willkommen. Der Autor kommt ebenfalls zum Schluss, dass dieser Entwurf den Anforderungen der Verfassungsmässigkeit der aussersteuerlichen Massnahmen standhält.

Wie dies allerdings die Erfahrung mehrerer Staaten zeigt, welche über ähnliche Regeln verfügen, ist die Frage der steuerlichen Qualifikation der ausländischen Sanktionen, namentlich die Unterscheidung zwischen der strafrechtlichen und der gewinnabschöpfenden Komponente, in der Praxis nicht immer einfach und einheitlich. Somit ist es in der Schweiz Aufgabe der Rechtsprechung und der Praxis, klare Leitlinien im Interesse der Rechtssicherheit festzulegen.